Soit f une fonction continue et positive sur un intervalle [a;b] de courbe représentative Cf dans un repère orthogonal (O;i,j).
L'intégrale de a à b de f est l'aire, exprimée en unités d'aire, du domaine situé entre la courbe Cf, l'axe des abscisses et les droites d'équation x=a et x=b.
Cette aire se note ∫abf(x)dx et on prononce « intégrale (ou somme) de a à b de f(x)dx » .
Remarques
a et b s'appellent respectivement « borne inférieure » et « borne supérieure » de l'intégrale.
La valeur de l'intégrale ne dépend que de a, b et f ; la variable x n'intervenant pas dans le résultat, on dit qu'elle est muette et l'on peut donc noter indifféremment :
∫abf(x)dx=∫abf(t)dt=∫abf(u)du=…
Pour toute fonction f continue et positive en un réel a, ∫aaf(x)dx=0 puisqu'il s'agit de l'aire d'un segment de hauteur f(a).
Le symbole ∫ est dû à G. W. Leibniz, (1646-1716). Il ressemble à un « s » allongé, rappelant que l'aire peut être calculée comme la somme de petites aires élémentaires.
Exemple
Soit f:x↦2x+2 définie sur [−3;2].
Le domaine colorié est un trapèze dont l'aire est :
∫−32f(x)dx=20,5+3×5=8,75 u.a.
Les unités graphiques étant 0,6 cm pour l'axe des abscisses et 1 cm pour l'axe des ordonnées, 1 u.a. représente 0,6 cm2 et donc l'aire coloriée représente 5,25 cm2.
Exemple
Soit f:x↦1 définie sur [a;b].
Le domaine colorié est un rectangle de longueur b−a et de largeur1. Ainsi :
∫abdx=b−a u.a.
Théorème [Dérivabilité d'une fonction définie par une intégrale]
Soit f une fonction continue et positive sur un intervalle [a;b].
La fonction F:x↦∫axf(t)dt est définie et dérivable sur [a;b] et on a F′=f.
Preuve
On démontre ici cette propriété dans le cas d'une fonction f croissante.
Pour tout x∈[a;b], F(x) existe bien puisqu'il s'agit de l'aire du domaine compris entre Cf et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;x].
Démontrons maintenant que F est dérivable sur [a;b]. On considère alors, pour tous x∈[a;b] et h=0 tel que x+h∈[a;b] :
ΔxΔF(x)=hF(x+h)−F(x).
Si h>0 (voir schéma de gauche ci-dessous), F(x+h)−F(x)
représente l'aire du domaine compris entre Cf et l'axe
des abscisses, sur [x;x+h]. f étant croissante, cette aire est
comprise entre celles des rectangles de largeur h et de hauteurs
respectives f(x) et f(x+h) :
f(x)h⩽F(x+h)−F(x)⩽f(x+h)h⟺f(x)⩽ΔxΔF(x)⩽f(x+h).
Si h<0 (voir schéma de droite ci-dessous), F(x)−F(x+h)
représente l'aire du domaine compris entre Cf et l'axe
des abscisses, sur [x+h;x]. f étant croissante, cette aire est
comprise entre celles des rectangles de largeur −h et de hauteurs
respectives f(x+h) et f(x) :
Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I.
Une primitive de f sur I est une fonction F définie et dérivable sur I telle que F′=f.
Remarque
On dit que F est une primitive de f et non pas la primitive de f car une fonction admettant une primitive n'en admet pas une seule, comme le montre l'exemple ci-dessous.
Exemple
Soit f:x↦2x définie sur R. Alors
F1:x↦x2 est une primitive de f sur
R. De même, F2:x↦x2+1 est aussi
une primitive de f sur R. On a F1′=F2′=f.
Théorème [Existence de primitives]
Toute fonction continue sur un intervalle I admet des primitives sur I.
Preuve
On démontre ce théorème dans le cas où I est un intervalle fermé [a;b] et on admettra pour cela le résultat suivant : « toute fonction continue sur un intervalle [a;b] est bornée et atteint ses bornes » .
Soit f une fonction continue sur I et notons m son minimum. La fonction φ:x↦f(x)−m est alors continue et positive sur I. D'après le théorème précédent, la fonction Φ:x↦∫axφ(t)dt est définie et dérivable sur I et on a, pour tout x∈I : Φ′(x)=φ(x)=f(x)−m.
Étant donné que l'on cherche une fonction F, définie et dérivable sur I telle que F′=f, la fonction F:x↦Φ(x)+mx est une candidate idéale : elle est définie et dérivable sur I et pour tout x∈I, F′(x)=Φ′(x)+m=f(x).
Théorème [Lien entre les primitives]
Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I et F une primitive de f sur I.
Alors f admet une infinité de primitives sur I qui sont toutes de la forme
x↦F(x)+k,k∈R.
Preuve
Démontrons d'abord que toutes les primitives ont bien la forme
annoncée. Soit G une primitive de f sur I. Alors G′=f=F′ et
donc G′−F′=0.
La fonction G−F, de dérivée nulle, est donc une fonction
constante sur I : il existe alors un réel k tel que, pour tout
x∈I, G(x)−F(x)=k, soit G(x)=F(x)+k.
Vérifions maintenant que toutes les fonctions de la forme x↦F(x)+k, avec k réel, sont bien des primitives de f. Soit k∈R et G:x↦F(x)+k définie sur I. Alors G est dérivable sur I et pour tout x∈I, G′(x)=F′(x)=f(x) : G est donc bien une primitive de f sur I.
Propriété [Condition d'unicité de la primitive]
Soient x0∈I et y0 deux réels donnés. Parmi toutes les primitives d'une fonction f définie et continue sur I, il en existe une seule qui vérifie la condition F(x0)=y0.
Preuve
Existence : soit G une primitive de f sur I et considérons F:x↦G(x)−G(x0)+y0, définie sur I. Alors F est aussi une primitive de f sur I et de plus, F(x0)=y0.
Unicité : notons F et G deux primitives de f sur I telles que F(x0)=G(x0)=y0 et démontrons que F(x)=G(x) pour tout x∈I. Comme F et G sont deux primitives de f, il existe, d'après le théorème précédent, un réel k tel que, pour tout x∈I, F(x)=G(x)+k. En particulier, pour x=x0, on obtient k=0 et par conséquent F=G sur I.
Remarque
Pour tout x0∈I, F:x↦∫x0xf(t)dt est donc la} primitive de f sur I s'annulant en x0. En effet, F est bien une primitive de f sur I et c'est la seule vérifiant la condition F(x0)=0 .
Méthode [Utiliser les propriétés élémentaires des primitives
]
Exercice:
Soient φ et ψ les fonctions définies sur [1;+∞[ par :
φ(x)=∫1xt2dtetψ(x)=3x3.
a) Démontrer que φ et ψ sont deux primitives sur [1;+∞[ d'une même fonction f que l'on précisera.
b) En déduire la relation qu'il existe entre φ et ψ.
Déterminer la primitive F de f telle que F(1)=3.
Correction
a) f:t↦t2 est continue et positive sur [1;+∞[ donc d'après le théorème p.** texte à modifier**, φ est définie et dérivable sur [1;+∞[ et on a φ′=f. De plus, pour tout x⩾1, ψ′(x)=x2.
b) ψ est une primitive de f sur [1;+∞[ donc φ est de la forme φ(x)=ψ(x)+k, k∈R pour tout x⩾1. En particulier, φ(1)=ψ(1)+k et donc 0=31+k, c'est-à-dire k=−31. On en déduit alors que pour tout x⩾1, φ(x)=ψ(x)−31.
Les primitives de f sur [1;+∞[ sont donc de la forme F:x↦3x3+k, k∈R.
F(1)=3 donc 31+k=3 donc k=38 et ainsi
F(x)=3x3+8 pour tout réel x⩾1.
Propriété [Calcul pratique d'une intégrale]
Soit f une fonction continue et positive sur [a;b] et F une primitive de f sur [a;b]. Alors :
∫abf(x)dx=F(b)−F(a)que l’on note aussi[F(x)]ab.
Preuve
Introduisons la fonction Φ:x↦∫axf(t)dt de sorte que ∫abf(t)dt=Φ(b).
Φ et F étant deux primitives de f sur [a;b], on en déduit d'après le théorème précédent qu'il existe un réel k tel que Φ(x)=F(x)+k pour tout x∈[a;b].\
Ainsi, Φ(b)=F(b)+k. Il nous reste à calculer k : en remarquant que Φ(a)=0, il vient que F(a)=−k et ainsi, Φ(b)=F(b)−F(a).
Exemple
On souhaite calculer ∫01x2dx. Pour
cela, posons f:x↦x2, définie sur [0;1].
En remarquant que F:x↦3x3 est une primitive de
f sur [0;1], on obtient :
∫01x2dx=[3x3]01=313−303=31.
Propriété [Primitives des fonctions usuelles]
Fonction f définie par
Une primitive F définie par
Domaine de validité
f(x)=k,k∈R
F(x)=kx
R
f(x)=xn,n∈N
F(x)=n+11xn+1
R
f(x)=xn1,n∈N,n⩾2
F(x)=−n−11xn−11
]−∞;0[ ou ]0;+∞[
f(x)=x1
F(x)=ln(x)
]0;+∞[
f(x)=x1
F(x)=2x
]0;+∞[
f(x)=ex
F(x)=ex
R
f(x)=cos(x)
F(x)=sin(x)
R
f(x)=sin(x)
F(x)=−cos(x)
R
Méthode [Déterminer des primitives simples sur un intervalle donné
]
Commencer par identifier le type de la fonction f ainsi que le type de primitive.
Dériver ce type de primitive.
Ajuster les coefficients, en fonction du résultat précédent puis écrire les primitives.
Exercice:
Déterminer les primitives de chacune des fonctions suivantes sur l'intervalle donné.
f(x)=x2 sur R
g(x)=x36 sur ]−∞;0[
h(x)=2x1 sur ]0;+∞[
Correction
f est une fonction de degré 2, continue sur R, une primitive sera donc de degré 3.
Or (x3)′=3x2.
On écrit alors f(x)=31×3x2 et les primitives de f sur R sont définies par :
F(x)=31x3+k, k∈R.
g est du type x31, continue sur ]−∞;0[, une primitive sera donc du type x21.
Or, (x21)′=−x32.
On écrit alors g(x)=(−3)×x3−2 et les primitives de g sur ]−∞;0[ sont définies par :
G(x)=−x23+k, k∈R.
h est du type x1, continue sur ]0;+∞[, une primitive sera donc du type ln(x).
Or, (ln(x))′=x1.
On écrit alors h(x)=21×x1 et les primitives de h sur ]0;+∞[ sont définies par :
H(x)=2ln(x)+k,k∈R.
Propriété [Primitives et opérations sur les fonctions]
Soient u et v deux fonctions dérivables sur un intervalle I.
Fonction
Une primitive
Domaine de validité
f=u′+v′
F=u+v
x∈I
f=u′un,n∈N
F=n+11un+1
x∈I
f=unu′,n∈N,n⩾2
F=−n−11un−11
x∈I tel que u(x)=0
f=uu′
F=ln(u)
x∈I tel que u(x)>0
f=uu′
F=2u
x∈I tel que u(x)>0
f=u′eu
F=eu
x∈I
Méthode [Déterminer des primitives sur un intervalle donné]
Commencer par identifier le type de f, la fonction u, ainsi que le type de primitive.
Dériver ce type de primitive.
Ajuster les coefficients, en fonction du résultat précédent puis écrire les primitives.
Exercice:
Déterminer les primitives de chacune des fonctions suivantes sur l'intervalle donné.
f(x)=(2x−1)3 sur R
g(x)=x2−1x sur ]1;+∞[
h(x)=(2x−1)21 sur I=]21;+∞[
Correction
f est du type u′u3 avec u:x↦2x−1 définie sur R, une primitive sera donc du type u4.
Or, ((2x−1)4)′=4×2×(2x−1)3=8(2x−1)3.
On écrit alors f(x)=81×8(2x−1)3 et les primitives de f sur R sont définies par :
F(x)=81(2x−1)4+k,k∈R.
g est du type uu′ avec u:x↦x2−1, u(x)>0 sur ]1;+∞[, une primitive sera donc du type ln(u).
Or, (ln(x2−1))′=x2−12x. On écrit alors g(x)=21×x2−12x et les primitives de g sur ]1;+∞[ sont définies par :
G(x)=21ln(x2−1)+k,k∈R.
h est du type u2u′ avec u:x↦2x−1, u(x)=0 sur I, une primitive sera donc du type u1.
Or, (2x−11)′=−(2x−1)22. On écrit alors h(x)=−21×(2x−1)2−2 et les primitives de h sur I sont définies par :
H(x)=−2(2x−1)1+k,k∈R.
# Intégrale d'une fonction continue de signe quelconque
On a vu au paragraphe précédent que, pour une fonction continue et positive sur [a;b] :
∫abf(x)dx=F(b)−F(a).
où F est une primitive de f sur [a;b]. On étend cette propriété aux fonctions de signe quelconque, continues sur un intervalle [a;b] avec la définition ci-dessous.
Définition
Soit f une fonction continue sur un intervalle [a;b] et de signe quelconque et F une primitive de f sur [a;b]. On pose :
∫abf(x)dx=F(b)−F(a).
Exemple
On souhaite calculer ∫−12(x2−2)dx. Pour cela, on pose f:x↦x2−2 définie sur I=[−1;2]. Une primitive de f sur I est F:x↦3x3−2x et on obtient alors :
=(323−4)−(3(−1)3+2)=−3.
Remarques
Pour toute fonction f continue en a, ∫aaf(t)dt=F(a)−F(a)=0.
Pour toute fonction f continue sur [a;b], ∫baf(t)dt=F(a)−F(b)=−∫abf(t)dt.
Propriété [Linéarité de l'intégrale]
Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle [a;b] et λ un réel. Alors :
∫ab(f+g)(t)dt=∫abf(t)dt+∫abg(t)dt.
∫ab(λf)(t)dt=λ∫abf(t)dt.
Propriété [Fonction négative et aire]
Soit f une fonction continue et négative sur un intervalle [a;b]. Alors, l'aire du domaine situé entre Cf et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;b] est −∫abf(x)dx.
Preuve
On note D le domaine situé entre Cf et l'axe des abscisses, sur [a;b].
Par symétrie par rapport à l'axe des abscisses, l'aire de D est égale à l'aire du domaine E, compris entre la courbe de −f et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;b]. Ainsi :
Soient
I=∫02πsin(x)+cos(x)sin(x)dx
et
J=∫02πsin(x)+cos(x)cos(x)dx.
Pourquoi ne peut-on pas calculer directement I ou J ?
Calculer I+J et I−J.
En déduire les valeurs respectives de I et J.
Correction
Aucune des deux fonctions x↦sin(x)+cos(x)sin(x) et x↦sin(x)+cos(x)cos(x) ne correspondent à des dérivées connues et, bien qu'elles soient continues sur [0;2π], on ne peut pas en donner immédiatement des primitives.
On reconnaît ici une dérivée de la forme uu′, au signe près, puisque la dérivée de la fonction u:x↦sin(x)+cos(x) est u′:x↦cos(x)−sin(x). Ainsi, étant donné que u est bien positive sur [0;2π], on a :
I−J=−[ln(sin(x)+cos(x))]02π=0.
On doit résoudre le système suivant :
{I+JI−J==2π0⟺{2I=2πI=J
I=J=4π
Propriété [Relation de Chasles]
Soient f une fonction continue sur un intervalle I et a, b, c, trois réels appartenant à I. Alors :
∫acf(x)dx=∫abf(x)dx+∫bcf(x)dx.
Preuve
f étant une fonction continue sur I, elle admet une primitive sur cet intervalle. Notons F une primitive de f sur I.
Pour démontrer l'égalité annoncée, calculons séparément chaque membre de l'égalité :
∫acf(x)dx=F(c)−F(a) par définition.
∫abf(x)dx+∫bcf(x)dx=F(b)−F(a)+F(c)−F(b)=F(c)−F(a) toujours par définition puis en réduisant l'expression obtenue.
L'égalité annoncée est donc vraie.
Remarque
Lorsque f est positive et continue sur [a;c] et que b∈[a;c], la relation de Chasles est la simple traduction de l'additivité des aires de deux domaines adjacents :
![Image](./figure8.svg)
Propriété
Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle [a;b] telles que f⩾g. Alors, l'aire du domaine compris entre les courbes Cf et Cg sur [a;b] est donnée par ∫ab(f−g)(x)dx.
Preuve
On distingue trois cas, selon que les fonctions sont toutes les deux positives, de signes contraires ou toutes les deux négatives :
Premier cas.
L'aire de D1 est la différence entre l'aire du domaine compris entre Cf et l'axe des abscisses et l'aire du domaine compris entre Cg et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;α] :
AD1=∫aαf(x)dx−∫aαg(x)dx=∫aα(f−g)(x)dx.
Deuxième cas.
L'aire de D2 est la somme de l'aire du domaine compris entre Cf et l'axe des abscisses et de l'aire du domaine compris entre Cg et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [α;β] :
AD2=∫αβf(x)dx+∫αβ(−g)(x)dx=∫αβ(f−g)(x)dx.
Troisième cas.
L'aire de D3 est la différence entre l'aire du domaine compris entre Cg et l'axe des abscisses et l'aire du domaine compris entre Cf et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [β;b] :
AD3=∫βb(−g)(x)dx−∫βb(−f)(x)dx=∫βb(f−g)(x)dx.
On conclut en utilisant la relation de Chasles, puisque l'aire totale est la somme des aires des trois domaines.
Méthode [Calculer une aire entre deux courbes]
Commencer par étudier sur I les positions relatives des courbes Cf et Cg puis décomposer l'intervalle I en sous-intervalles sur lesquels f−g garde un signe constant.
Sur chaque sous intervalle, calculer, selon les cas, l'intégrale de f−g ou de g−f.
Exercice:
Soient f:x↦x2−4 et g:x↦(x+2)(x−2)(x+1) définies sur R.
Déterminer l'aire, en u.a., du domaine compris entre les courbes Cf et Cg, sur l'intervalle [−2;2].
Correction
On calcule la différence f(x)−g(x)=x2−4−(x+2)(x−2)(x+1) et en factorisant, on a :
f(x)−g(x)=(x2−4)(1−x−1)=−x(x2−4).
On en déduit le tableau de signes suivant :
On décompose donc l'intervalle I=[−2;2] en deux sous-intervalles I1=[−2;0] et I2=[0;2] sur lesquels on intègre respectivement g−f et f−g.
Soient f et g deux fonctions continues sur un intervalle [a;b]. Alors :
Si f est positive sur [a;b], alors ∫abf(x)dx⩾0.
Si pour tout x∈[a;b], f(x)⩽g(x), alors ∫abf(x)dx⩽∫abg(x)dx.
Remarques
Les réciproques de chacun des points de cette propriétés sont fausses.
Par exemple ∫02(x2−1)dx=32 mais pourtant, la fonction x↦x2−1 n'est pas positive sur [0;2] : l'image de 0 est −1.
De même, ∫021dx⩽∫02x2dx puisque 2⩽38 mais la fonction $x \mapsto x^2 $ n'est pas toujours supérieure à 1 sur [0;2].
Méthode [Encadrer une intégrale ]
Exercice:
Soit f:x↦e−x2 définie sur R.\
Pour tout réel a⩾1, on s'intéresse à l'intégrale F(a)=∫1af(x)dx.
Démontrer que pour tout réel x⩾1, 0⩽f(x)⩽e−x.
En déduire que pour tout réel a⩾1, 0⩽F(a)⩽e−1.
Correction
Une exponentielle étant toujours positive, f(x)⩾0 pour tout réel x et donc en particulier pour tout x⩾1. De plus, si x⩾1, alors x⩽x2, c'est-à-dire −x⩾−x2 et donc e−x⩾f(x) par croissance de la fonction exponentielle.
On en déduit donc que pour tout réel x⩾1, 0⩽f(x)⩽e−x.
À partir de l'inégalité obtenue, on utilise (deux fois) le second point de la propriété précédente sur l'intervalle [1;a] et ainsi :
∫1a0dx⩽∫1af(x)dx⩽∫1ae−xdx⟺0⩽F(a)⩽[−e−x]1a.
Cette dernière quantité est égale à −e−a+e−1⩽e−1, ce qui démontre l'inégalité voulue.
Définition [Valeur moyenne]
Soit f une fonction continue sur un intervalle [a;b]. La valeur moyenne de f sur [a;b] est le nombre μ défini par :
μ=b−a1∫abf(t)dt.
Remarque
Dans le cas où f est positive et continue sur [a;b], la valeur moyenne de f entre a et b représente la hauteur du rectangle construit sur l'intervalle [a;b].
L'aire du rectangle ABCD est égale, en u.a., à l'aire du domaine coloré car d'après la définition :
μ(b−a)=∫abf(t)dt.
Exemple
Pour connaître la valeur moyenne de t↦sin(t) sur [0;π], on calcule :
En mathématiques, si f est une fonction non constante, la valeur moyenne de f sur [a;b] est la valeur de la fonction constante ayant la même intégrale que f sur [a;b].
En physique, si f est une fonction qui représente une intensité variable, la valeur moyenne de f entre deux instants t1 et t2 est l'intensité du courant constant transportant la même quantité d'électricité que le courant variable entre t1 et t2.