# Unité d'aire

Définition

Soit (O;i,j)(O\,; \overrightarrow{i}, \overrightarrow{j}) un repère orthogonal du plan.

On note II et JJ les points tels que OI=i\overrightarrow{OI} = \overrightarrow{i} et OJ=j\overrightarrow{OJ} = \overrightarrow{j}. L'unité d'aire, que l'on note u.a., est l'aire du rectangle dont OO, II et JJ forment trois sommets.

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# Intégrale d'une fonction continue et positive

Définition [Notion d'intégrale]

Soit ff une fonction continue et positive sur un intervalle [a;b][a\,;b] de courbe représentative Cf\mathcal{C}_f dans un repère orthogonal (O;i,j)(O\,; \overrightarrow{i}, \overrightarrow{j}). L'intégrale de aa à bb de ff est l'aire, exprimée en unités d'aire, du domaine situé entre la courbe Cf\mathcal{C}_f, l'axe des abscisses et les droites d'équation x=ax=a et x=bx=b.

Image Cette aire se note abf(x)dx{\int_{a}^{b}}f(x)\,\mathrm{d}x et on prononce « intégrale (ou somme) de aa à bb de f(x)dxf(x)\,\mathrm{d}x » .

Remarques

  • aa et bb s'appellent respectivement « borne inférieure » et « borne supérieure » de l'intégrale.

  • La valeur de l'intégrale ne dépend que de aa, bb et ff ; la variable xx n'intervenant pas dans le résultat, on dit qu'elle est muette et l'on peut donc noter indifféremment :

    abf(x)dx=abf(t)dt=abf(u)du=\int_{a}^{b}f(x)\,\mathrm{d}x = \int_{a}^{b}f(t)\,\mathrm{d}t = \int_{a}^{b}f(u)\,\mathrm{d}u = \ldots

  • Pour toute fonction ff continue et positive en un réel aa, aaf(x)dx=0{\int_{a}^{a}}f(x)\,\mathrm{d}x = 0 puisqu'il s'agit de l'aire d'un segment de hauteur f(a)f(a).

  • Le symbole {\int} est dû à G. W. Leibniz, (1646-1716). Il ressemble à un « s » allongé, rappelant que l'aire peut être calculée comme la somme de petites aires élémentaires.

Exemple

Soit f:xx2+2f : x \mapsto \dfrac{x}{2} + 2 définie sur [3;2][-3\,; 2].

Le domaine colorié est un trapèze dont l'aire est :

32f(x)dx=0,5+32×5=8,75 u.a.\int_{-3}^{2}f(x)\,\mathrm{d}x = \dfrac{0,5+3}{2} \times 5 = 8,75 \text{ u.a.}

Les unités graphiques étant 0,6 cm pour l'axe des abscisses et 1 cm pour l'axe des ordonnées, 1 u.a. représente 0,6 cm2^2 et donc l'aire coloriée représente 5,25 cm2^2.

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Exemple

Soit f:x1f : x \mapsto 1 définie sur [a;b][a\,; b].

Le domaine colorié est un rectangle de longueur bab-a et de largeur1. Ainsi :

abdx=ba u.a.\int_{a}^{b}\mathrm{d}x = b-a \text{ u.a.}

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Théorème [Dérivabilité d'une fonction définie par une intégrale]

Soit ff une fonction continue et positive sur un intervalle [a;b][a\,;b]. La fonction F:xaxf(t)dtF : x \mapsto {\int_{a}^{x}}f(t)\,\mathrm{d}t est définie et dérivable sur [a;b][a\,;b] et on a F=fF' = f.

Preuve

On démontre ici cette propriété dans le cas d'une fonction ff croissante. Pour tout x[a;b]x \in [a\,;b], F(x)F(x) existe bien puisqu'il s'agit de l'aire du domaine compris entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;x][a\,;x]. Démontrons maintenant que FF est dérivable sur [a;b][a\,;b]. On considère alors, pour tous x[a;b]x \in [a\,;b] et h0h \neq 0 tel que x+h[a;b]x+h \in [a\,;b] :

ΔFΔx(x)=F(x+h)F(x)h.\dfrac{\Delta F}{\Delta x}(x) = \dfrac{F(x+h) - F(x)}{h}.

Si h>0h > 0 (voir schéma de gauche ci-dessous), F(x+h)F(x)F(x+h) - F(x) représente l'aire du domaine compris entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses, sur [x;x+h][x\,;x+h]. ff étant croissante, cette aire est comprise entre celles des rectangles de largeur hh et de hauteurs respectives f(x)f(x) et f(x+h)f(x+h) :

f(x)hF(x+h)F(x)f(x+h)hf(x)ΔFΔx(x)f(x+h).f(x)h \leqslant F(x+h) - F(x) \leqslant f(x+h)h \iff f(x) \leqslant \dfrac{\Delta F}{\Delta x}(x) \leqslant f(x+h).

Si h<0h < 0 (voir schéma de droite ci-dessous), F(x)F(x+h)F(x) - F(x+h) représente l'aire du domaine compris entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses, sur [x+h;x][x+h\,;x]. ff étant croissante, cette aire est comprise entre celles des rectangles de largeur h-h et de hauteurs respectives f(x+h)f(x+h) et f(x)f(x) :

f(x+h)(h)F(x)F(x+h)f(x)(h)f(x+h)ΔFΔx(x)f(x).f(x+h)(-h) \leqslant F(x) - F(x+h) \leqslant f(x)(-h) \iff f(x+h) \leqslant \dfrac{\Delta F}{\Delta x}(x) \leqslant f(x).

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ff étant une fonction continue, limh0f(x+h)=f(x)\displaystyle\lim_{h \to 0} f(x+h) = f(x) et dans les deux cas, d'après le théorème des gendarmes , on conclut que limh0ΔFΔx(x)=f(x)\displaystyle\lim_{h \to 0} \dfrac{\Delta F}{\Delta x}(x) = f(x).

# Primitives d'une fonction continue

Définition

Soit ff une fonction définie et continue sur un intervalle II.

Une primitive de ff sur II est une fonction FF définie et dérivable sur II telle que F=fF'=f.

Remarque

On dit que FF est une primitive de ff et non pas la primitive de ff car une fonction admettant une primitive n'en admet pas une seule, comme le montre l'exemple ci-dessous.

Exemple

Soit f:x2xf : x \mapsto 2x définie sur R\mathbb{R}. Alors F1:xx2F_1 : x \mapsto x^2 est une primitive de ff sur R\mathbb{R}. De même, F2:xx2+1F_2 : x \mapsto x^2 + 1 est aussi une primitive de ff sur R\mathbb{R}. On a F1=F2=fF_1' = F_2' = f.

Théorème [Existence de primitives]

Toute fonction continue sur un intervalle II admet des primitives sur II.

Preuve

On démontre ce théorème dans le cas où II est un intervalle fermé [a;b][a\,;b] et on admettra pour cela le résultat suivant : « toute fonction continue sur un intervalle [a;b][a\,;b] est bornée et atteint ses bornes » .

Soit ff une fonction continue sur II et notons mm son minimum. La fonction φ:xf(x)m\varphi : x \mapsto f(x) - m est alors continue et positive sur II. D'après le théorème précédent, la fonction Φ:xaxφ(t)dt\Phi : x \mapsto {\int_a^x} \varphi(t)\,\mathrm{d}t est définie et dérivable sur II et on a, pour tout xIx \in I : Φ(x)=φ(x)=f(x)m\Phi'(x) = \varphi(x) = f(x) - m.

Étant donné que l'on cherche une fonction FF, définie et dérivable sur II telle que F=fF' = f, la fonction F:xΦ(x)+mxF : x \mapsto \Phi(x) + mx est une candidate idéale : elle est définie et dérivable sur II et pour tout xIx \in I, F(x)=Φ(x)+m=f(x)F'(x) = \Phi'(x) + m = f(x).

Théorème [Lien entre les primitives]

Soit ff une fonction définie et continue sur un intervalle II et FF une primitive de ff sur II.

Alors ff admet une infinité de primitives sur II qui sont toutes de la forme

xF(x)+k,kR.x \mapsto F(x) + k, \quad k \in \mathbb{R}.

Preuve

  • Démontrons d'abord que toutes les primitives ont bien la forme annoncée. Soit GG une primitive de ff sur II. Alors G=f=FG'=f=F' et donc GF=0G'-F'=0.

La fonction GFG-F, de dérivée nulle, est donc une fonction constante sur II : il existe alors un réel kk tel que, pour tout xIx \in I, G(x)F(x)=kG(x)-F(x) = k, soit G(x)=F(x)+kG(x) = F(x) + k.

  • Vérifions maintenant que toutes les fonctions de la forme xF(x)+kx \mapsto F(x) + k, avec kk réel, sont bien des primitives de ff. Soit kRk \in \mathbb{R} et G:xF(x)+kG : x \mapsto F(x) + k définie sur II. Alors GG est dérivable sur II et pour tout xIx \in I, G(x)=F(x)=f(x)G'(x) = F'(x) = f(x) : GG est donc bien une primitive de ff sur II.

Propriété [Condition d'unicité de la primitive]

Soient x0Ix_0 \in I et y0y_0 deux réels donnés. Parmi toutes les primitives d'une fonction ff définie et continue sur II, il en existe une seule qui vérifie la condition F(x0)=y0F(x_0) = y_0.

Preuve

  • Existence : soit GG une primitive de ff sur II et considérons F:xG(x)G(x0)+y0F : x \mapsto G(x) - G(x_0) + y_0, définie sur II. Alors FF est aussi une primitive de ff sur II et de plus, F(x0)=y0F(x_0) = y_0.

  • Unicité : notons FF et GG deux primitives de ff sur II telles que F(x0)=G(x0)=y0F(x_0) = G(x_0) = y_0 et démontrons que F(x)=G(x)F(x) = G(x) pour tout xIx \in I. Comme FF et GG sont deux primitives de ff, il existe, d'après le théorème précédent, un réel kk tel que, pour tout xIx \in I, F(x)=G(x)+kF(x) = G(x) + k. En particulier, pour x=x0x=x_0, on obtient k=0k=0 et par conséquent F=GF=G sur II.

Remarque

Pour tout x0Ix_0 \in I, F:xx0xf(t)dtF : x \mapsto {\int_{x_0}^x} f(t)\,\mathrm{d}t est donc la} primitive de ff sur II s'annulant en x0x_0. En effet, FF est bien une primitive de ff sur II et c'est la seule vérifiant la condition F(x0)=0F(x_0)=0 .

Méthode [Utiliser les propriétés élémentaires des primitives

]

Exercice:

Soient φ\varphi et ψ\psi les fonctions définies sur [1;+[[1\,;+\infty[ par :

φ(x)=1xt2dtetψ(x)=x33.\varphi(x) = \int_1^x t^2\,\mathrm{d}t \quad \text{et} \quad \psi(x) = \dfrac{x^3}{3}.

a) Démontrer que φ\varphi et ψ\psi sont deux primitives sur [1;+[[1\,;+\infty[ d'une même fonction ff que l'on précisera.

b) En déduire la relation qu'il existe entre φ\varphi et ψ\psi.

  1. Déterminer la primitive FF de ff telle que F(1)=3F(1) = 3.

Correction

a) f:tt2f : t \mapsto t^2 est continue et positive sur [1;+[[1\,;+\infty[ donc d'après le théorème p.** texte à modifier**, φ\varphi est définie et dérivable sur [1;+[[1\,;+\infty[ et on a φ=f\varphi' = f. De plus, pour tout x1x \geqslant 1, ψ(x)=x2\psi'(x) = x^2.

b) ψ\psi est une primitive de ff sur [1;+[[1\,;+\infty[ donc φ\varphi est de la forme φ(x)=ψ(x)+k\varphi(x) = \psi(x) + k, kRk \in \mathbb{R} pour tout x1x \geqslant 1. En particulier, φ(1)=ψ(1)+k\varphi(1) = \psi(1) + k et donc 0=13+k0 = \dfrac{1}{3} + k, c'est-à-dire k=13k = -\dfrac{1}{3}. On en déduit alors que pour tout x1x \geqslant 1, φ(x)=ψ(x)13\varphi(x) = \psi(x) - \dfrac{1}{3}.

  1. Les primitives de ff sur [1;+[[1\,;+\infty[ sont donc de la forme F:xx33+kF : x \mapsto \dfrac{x^3}{3} + k, kRk \in \mathbb{R}.

F(1)=3F(1) = 3 donc 13+k=3\dfrac{1}{3}+k=3 donc k=83k = \dfrac{8}{3} et ainsi F(x)=x3+83F(x) = \dfrac{x^3+8}{3} pour tout réel x1x\geqslant 1.

Propriété [Calcul pratique d'une intégrale]

Soit ff une fonction continue et positive sur [a;b][a\,;b] et FF une primitive de ff sur [a;b][a\,;b]. Alors :

abf(x)dx=F(b)F(a)que l’on note aussi[F(x)]ab.\int_{a}^{b}f(x)\,\mathrm{d}x = F(b) - F(a) \quad \text{que l'on note aussi} \quad \left[ F(x) \right]_a^b.

Preuve

Introduisons la fonction Φ:xaxf(t)dt\Phi : x \mapsto {\int_{a}^x} f(t)\,\mathrm{d}t de sorte que abf(t)dt=Φ(b){\int_{a}^b} f(t)\,\mathrm{d}t = \Phi(b).

Φ\Phi et FF étant deux primitives de ff sur [a;b][a\,;b], on en déduit d'après le théorème précédent qu'il existe un réel kk tel que Φ(x)=F(x)+k\Phi(x) = F(x) + k pour tout x[a;b]x \in [a\,;b].\ Ainsi, Φ(b)=F(b)+k\Phi(b) = F(b) + k. Il nous reste à calculer kk : en remarquant que Φ(a)=0\Phi(a) = 0, il vient que F(a)=kF(a) = -k et ainsi, Φ(b)=F(b)F(a)\Phi(b) = F(b) - F(a).

Exemple

On souhaite calculer 01x2dx{\int_0^1} x^2\,\mathrm{d}x. Pour cela, posons f:xx2f : x \mapsto x^2, définie sur [0;1][0\,;1].

En remarquant que F:xx33F : x \mapsto \dfrac{x^3}{3} est une primitive de ff sur [0;1][0\,;1], on obtient :

01x2dx=[x33]01=133033=13.\int_0^1 x^2\,\mathrm{d}x = \left[ \dfrac{x^3}{3} \right]_0^1 = \dfrac{1^3}{3} - \dfrac{0^3}{3} = \dfrac{1}{3}.

Propriété [Primitives des fonctions usuelles]

Fonction ff définie par Une primitive FF définie par Domaine de validité
f(x)=k,kRf(x) = k,\ k \in \mathbb{R} F(x)=kxF(x) = kx R\mathbb{R}
f(x)=xn,nNf(x) = x^n, n \in \mathbb{N} F(x)=1n+1xn+1F(x) = \dfrac{1}{n+1}x^{n+1} R\mathbb{R}
f(x)=1xn,nN,n2f(x) = \dfrac{1}{x^n}, n \in \mathbb{N}, n \geqslant 2 F(x)=1n11xn1F(x) = -\,\dfrac{1}{n-1}\dfrac{1}{x^{n-1}} ];0[]-\infty\,;0[ ou ]0;+[]0\,; +\infty[
f(x)=1xf(x) = \dfrac{1}{x} F(x)=ln(x)F(x) = \ln(x) ]0;+[]0\,; +\infty[
f(x)=1xf(x)=\dfrac{1}{\sqrt{x}} F(x)=2xF(x) = 2\sqrt{x} ]0;+[]0\,; +\infty[
f(x)=exf(x) = \text{e}^{x} F(x)=exF(x) = \text{e}^{x} R\mathbb{R}
f(x)=cos(x)f(x) = \cos (x) F(x)=sin(x)F(x) = \sin(x) R\mathbb{R}
f(x)=sin(x)f(x) = \sin (x) F(x)=cos(x)F(x) = - \cos(x) R\mathbb{R}

Méthode [Déterminer des primitives simples sur un intervalle donné

]

  1. Commencer par identifier le type de la fonction ff ainsi que le type de primitive.

  2. Dériver ce type de primitive.

  3. Ajuster les coefficients, en fonction du résultat précédent puis écrire les primitives.

Exercice:

Déterminer les primitives de chacune des fonctions suivantes sur l'intervalle donné.

  1. f(x)=x2f(x) = x^2 sur R\mathbb{R}

  2. g(x)=6x3g(x) = \dfrac{6}{x^3} sur ];0[]-\infty\,; 0[

  3. h(x)=12xh(x) = \dfrac{1}{2x} sur ]0;+[]0\,;+\infty[

Correction

  1. ff est une fonction de degré 2, continue sur R\mathbb{R}, une primitive sera donc de degré 3.

Or (x3)=3x2(x^3)' = 3x^2.

On écrit alors f(x)=13×3x2f(x) = \dfrac{1}{3} \times 3x^2 et les primitives de ff sur R\mathbb{R} sont définies par :

F(x)=13x3+kF(x) = \dfrac{1}{3}x^3 + k, kRk \in \mathbb{R}.

  1. gg est du type 1x3\dfrac{1}{x^3}, continue sur ];0[]-\infty\,; 0[, une primitive sera donc du type 1x2\dfrac{1}{x^2}.

Or, (1x2)=2x3\left(\dfrac{1}{x^2}\right)' = -\dfrac{2}{x^3}.

On écrit alors g(x)=(3)×2x3g(x) = (-3) \times \dfrac{-2}{x^3} et les primitives de gg sur ];0[]-\infty\,; 0[ sont définies par :

G(x)=3x2+kG(x) = -\dfrac{3}{x^2} + k, kRk \in \mathbb{R}.

  1. hh est du type 1x\dfrac{1}{x}, continue sur ]0;+[]0\,;+\infty[, une primitive sera donc du type ln(x)\ln(x).

Or, (ln(x))=1x\left( \ln(x) \right)' = \dfrac{1}{x}.

On écrit alors h(x)=12×1xh(x) = \dfrac{1}{2} \times \dfrac{1}{x} et les primitives de hh sur ]0;+[]0\,;+\infty[ sont définies par :

H(x)=ln(x)2+k,kRH(x) = \dfrac{\ln(x)}{2} + k, k \in \mathbb{R}.

Propriété [Primitives et opérations sur les fonctions]

Soient uu et vv deux fonctions dérivables sur un intervalle II.

Fonction Une primitive Domaine de validité
f=u+vf = u' + v' F=u+vF = u + v xIx \in I
f=uun,nNf = u'u^n, n \in \mathbb{N} F=1n+1un+1F = \dfrac{1}{n+1}u^{n+1} xIx \in I
f=uun,nN,n2f = \dfrac{u'}{u^n}, n \in \mathbb{N}, n \geqslant 2 F=1n11un1F = -\,\dfrac{1}{n-1}\dfrac{1}{u^{n-1}} xIx \in I tel que u(x)0u(x) \neq 0
f=uuf = \dfrac{u'}{u} F=ln(u)F = \ln(u) xIx \in I tel que u(x)>0u(x) > 0
f=uuf = \dfrac{u'}{\sqrt{u}} F=2uF = 2\sqrt{u} xIx \in I tel que u(x)>0u(x) > 0
f=ueuf = u'\text{e}^u F=euF = \text{e}^u xIx \in I

Méthode [Déterminer des primitives sur un intervalle donné]

  1. Commencer par identifier le type de ff, la fonction uu, ainsi que le type de primitive.

  2. Dériver ce type de primitive.

  3. Ajuster les coefficients, en fonction du résultat précédent puis écrire les primitives.

Exercice:

Déterminer les primitives de chacune des fonctions suivantes sur l'intervalle donné.

  1. f(x)=(2x1)3f(x) = (2x-1)^3 sur R\mathbb{R}

  2. g(x)=xx21g(x) = \dfrac{x}{x^2-1} sur ]1;+[]1\,;+\infty[

  3. h(x)=1(2x1)2h(x) = \dfrac{1}{(2x-1)^2} sur I=]12;+[I = \left]\dfrac{1}{2}\,; +\infty \right[

Correction

  1. ff est du type uu3u'u^3 avec u:x2x1u : x \mapsto 2x-1 définie sur R\mathbb{R}, une primitive sera donc du type u4u^{4}.

Or, ((2x1)4)=4×2×(2x1)3=8(2x1)3\left( (2x-1)^4 \right)' = 4 \times 2 \times (2x-1)^3 = 8(2x-1)^3.

On écrit alors f(x)=18×8(2x1)3f(x) = \dfrac{1}{8} \times 8(2x-1)^3 et les primitives de ff sur R\mathbb{R} sont définies par :

F(x)=18(2x1)4+k,kRF(x) = \dfrac{1}{8}(2x-1)^4 + k, k \in \mathbb{R}.

  1. gg est du type uu\dfrac{u'}{u} avec u:xx21u : x \mapsto x^2 - 1, u(x)>0u(x)>0 sur ]1;+[]1\,; +\infty[, une primitive sera donc du type ln(u)\ln(u).

Or, (ln(x21))=2xx21\left( \ln(x^2-1) \right)' = \dfrac{2x}{x^2-1}. On écrit alors g(x)=12×2xx21g(x) = \dfrac{1}{2} \times \dfrac{2x}{x^2-1} et les primitives de gg sur ]1;+[]1\,; +\infty[ sont définies par :

G(x)=12ln(x21)+k,kRG(x) = \dfrac{1}{2}\ln(x^2-1) + k, k \in \mathbb{R}.

  1. hh est du type uu2\dfrac{u'}{u^2} avec u:x2x1u : x \mapsto 2x-1, u(x)0u(x) \neq 0 sur II, une primitive sera donc du type 1u\dfrac{1}{u}.

Or, (12x1)=2(2x1)2\left( \dfrac{1}{2x-1} \right)' = - \dfrac{2}{(2x-1)^2}. On écrit alors h(x)=12×2(2x1)2h(x) = -\dfrac{1}{2} \times \dfrac{-2}{(2x-1)^2} et les primitives de hh sur II sont définies par :

H(x)=12(2x1)+k,kRH(x) = -\dfrac{1}{2(2x-1)} + k, k \in \mathbb{R}.

# Intégrale d'une fonction continue de signe quelconque

On a vu au paragraphe précédent que, pour une fonction continue et positive sur [a;b][a\,;b] :

abf(x)dx=F(b)F(a).\int_a^b f(x)\,\mathrm{d}x = F(b) - F(a).

FF est une primitive de ff sur [a;b][a\,;b]. On étend cette propriété aux fonctions de signe quelconque, continues sur un intervalle [a;b][a\,;b] avec la définition ci-dessous.

Définition

Soit ff une fonction continue sur un intervalle [a;b][a\,;b] et de signe quelconque et FF une primitive de ff sur [a;b][a\,;b]. On pose :

abf(x)dx=F(b)F(a).\int_a^b f(x)\,\mathrm{d}x = F(b) - F(a).

Exemple

On souhaite calculer 12(x22)dx{\int_{-1}^2} (x^2-2)\,\mathrm{d}x. Pour cela, on pose f:xx22f : x \mapsto x^2-2 définie sur I=[1;2]I = [-1\,;2]. Une primitive de ff sur II est F:xx332xF : x \mapsto \dfrac{x^3}{3} - 2x et on obtient alors :

=(2334)((1)33+2)=3.= \left( \dfrac{2^3}{3} - 4 \right) - \left( \dfrac{(-1)^3}{3} + 2 \right) = -3.

Remarques

  • Pour toute fonction ff continue en aa, aaf(t)dt=F(a)F(a)=0{\int_a^a} f(t)\,\mathrm{d}t = F(a) - F(a) = 0.

  • Pour toute fonction ff continue sur [a;b][a\,;b], baf(t)dt=F(a)F(b)=abf(t)dt{\int_b^a} f(t)\,\mathrm{d}t = F(a) - F(b) = - {\int_a^b} f(t)\,\mathrm{d}t.

Propriété [Linéarité de l'intégrale]

Soient ff et gg deux fonctions continues sur un intervalle [a;b][a\,;b] et λ\lambda un réel. Alors :

  • ab(f+g)(t)dt=abf(t)dt+abg(t)dt.{\int_a^b}(f+g)(t)\,\mathrm{d}t = {\int_a^b}f(t)\,\mathrm{d}t + {\int_a^b}g(t)\,\mathrm{d}t.

  • ab(λf)(t)dt=λabf(t)dt.{\int_a^b}(\lambda f)(t)\,\mathrm{d}t = \lambda {\int_a^b}f(t)\,\mathrm{d}t.

Propriété [Fonction négative et aire]

Soit ff une fonction continue et négative sur un intervalle [a;b][a\,;b]. Alors, l'aire du domaine situé entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;b][a\,;b] est abf(x)dx- {\int_a^b}f(x)\,\mathrm{d}x.

Preuve

On note D\mathcal{D} le domaine situé entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses, sur [a;b][a\,;b].

Par symétrie par rapport à l'axe des abscisses, l'aire de D\mathcal{D} est égale à l'aire du domaine E\mathcal{E}, compris entre la courbe de f-f et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;b][a;b]. Ainsi :

=ab(f)(x)dx=abf(x)dx.$$![Image](./figure7.svg) = \int_a^b (-f)(x)\,\mathrm{d}x = - \int_a^b f(x)\,\mathrm{d}x. \$\$ ![Image](./figure7.svg)

Méthode [Utiliser la linéarité de l'intégrale ]

Exercice:

Soient I=0π2sin(x)sin(x)+cos(x)dxI = {\int_0^{\frac{\pi}{2}}} \dfrac{\sin(x)}{\sin(x)+\cos(x)} \, \mathrm{d}x et J=0π2cos(x)sin(x)+cos(x)dxJ = {\int_0^{\frac{\pi}{2}}} \dfrac{\cos(x)}{\sin(x)+\cos(x)} \, \mathrm{d}x.

  1. Pourquoi ne peut-on pas calculer directement II ou JJ ?

  2. Calculer I+JI+J et IJI-J.

  3. En déduire les valeurs respectives de II et JJ.

Correction

  1. Aucune des deux fonctions xsin(x)sin(x)+cos(x)x \mapsto \dfrac{\sin(x)}{\sin(x)+\cos(x)} et xcos(x)sin(x)+cos(x)x \mapsto \dfrac{\cos(x)}{\sin(x)+\cos(x)} ne correspondent à des dérivées connues et, bien qu'elles soient continues sur [0;π2]\left[0\,; \dfrac{\pi}{2} \right], on ne peut pas en donner immédiatement des primitives.

  2. Par linéarité de l'intégrale, on a :

I+J=0π2sin(x)+cos(x)sin(x)+cos(x)dx=0π2dx=π2.I+J = {\int_0^{\frac{\pi}{2}}} \dfrac{\sin(x)+\cos(x)}{\sin(x)+\cos(x)} \, \mathrm{d}x = {\int_0^{\frac{\pi}{2}}} \mathrm{d}x = \dfrac{\pi}{2}.

De même :

IJ=0π2sin(x)cos(x)sin(x)+cos(x)dx.I-J = {\int_0^{\frac{\pi}{2}}} \dfrac{\sin(x)-\cos(x)}{\sin(x)+\cos(x)} \, \mathrm{d}x.

On reconnaît ici une dérivée de la forme uu\dfrac{u'}{u}, au signe près, puisque la dérivée de la fonction u:xsin(x)+cos(x)u : x \mapsto \sin(x) + \cos(x) est u:xcos(x)sin(x)u' : x \mapsto \cos(x) - \sin(x). Ainsi, étant donné que uu est bien positive sur [0;π2]\left[0\,; \dfrac{\pi}{2} \right], on a :

IJ=[ln(sin(x)+cos(x))]0π2=0.I-J = - \Big[ \ln(\sin(x) + \cos(x)) \Big]_0^{\frac{\pi}{2}} = 0.

  1. On doit résoudre le système suivant :

{I+J=π2IJ=0{2I=π2I=J\left\lbrace \begin{matrix} I+J & = & \dfrac{\pi}{2}\\ I-J & = & 0 \end{matrix} \right. \iff \left\lbrace \begin{matrix} 2I & = & \dfrac{\pi}{2} I & = & J \end{matrix} \right.

I=J=π4 I = J = \dfrac{\pi}{4}

Propriété [Relation de Chasles]

Soient ff une fonction continue sur un intervalle II et aa, bb, cc, trois réels appartenant à II. Alors :

acf(x)dx=abf(x)dx+bcf(x)dx. \int_a^c f(x)\,\mathrm{d}x = \int_a^b f(x)\,\mathrm{d}x + \int_b^c f(x)\,\mathrm{d}x.

Preuve

ff étant une fonction continue sur II, elle admet une primitive sur cet intervalle. Notons FF une primitive de ff sur II.

Pour démontrer l'égalité annoncée, calculons séparément chaque membre de l'égalité :

  • acf(x)dx=F(c)F(a){\int_a^c} f(x)\,\mathrm{d}x = F(c) - F(a) par définition.

  • abf(x)dx+bcf(x)dx=F(b)F(a)+F(c)F(b)=F(c)F(a){\int_a^b} f(x)\,\mathrm{d}x + {\int_b^c} f(x)\,\mathrm{d}x = F(b) - F(a) + F(c) - F(b) = F(c) - F(a) toujours par définition puis en réduisant l'expression obtenue.

L'égalité annoncée est donc vraie.

Remarque

Lorsque ff est positive et continue sur [a;c][a\,;c] et que b[a;c]b \in [a\,;c], la relation de Chasles est la simple traduction de l'additivité des aires de deux domaines adjacents :

![Image](./figure8.svg) ![Image](./figure8.svg)

Propriété

Soient ff et gg deux fonctions continues sur un intervalle [a;b][a\,;b] telles que fgf \geqslant g. Alors, l'aire du domaine compris entre les courbes Cf\mathcal{C}_f et Cg\mathcal{C}_g sur [a;b][a\,;b] est donnée par ab(fg)(x)dx{\int_a^b}(f-g)(x)\,\mathrm{d}x.

Preuve

On distingue trois cas, selon que les fonctions sont toutes les deux positives, de signes contraires ou toutes les deux négatives :

Image

  • Premier cas.

L'aire de D1\mathcal{D}_1 est la différence entre l'aire du domaine compris entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses et l'aire du domaine compris entre Cg\mathcal{C}_g et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [a;α][a\,;\alpha] :

AD1=aαf(x)dxaαg(x)dx=aα(fg)(x)dx.\mathcal{A}_{\mathcal{D}_1} = {\int_a^{\alpha}}f(x)\,\mathrm{d}x - {\int_a^{\alpha}}g(x)\,\mathrm{d}x = {\int_a^{\alpha}}(f-g)(x)\,\mathrm{d}x.

  • Deuxième cas.

L'aire de D2\mathcal{D}_2 est la somme de l'aire du domaine compris entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses et de l'aire du domaine compris entre Cg\mathcal{C}_g et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [α;β][\alpha\,;\beta] :

AD2=αβf(x)dx+αβ(g)(x)dx=αβ(fg)(x)dx.\mathcal{A}_{\mathcal{D}_2} = {\int_{\alpha}^{\beta}}f(x)\,\mathrm{d}x + {\int_{\alpha}^{\beta}}(-g)(x)\,\mathrm{d}x = {\int_{\alpha}^{\beta}}(f-g)(x)\,\mathrm{d}x.

  • Troisième cas.

L'aire de D3\mathcal{D}_3 est la différence entre l'aire du domaine compris entre Cg\mathcal{C}_g et l'axe des abscisses et l'aire du domaine compris entre Cf\mathcal{C}_f et l'axe des abscisses, sur l'intervalle [β;b][\beta\,;b] :

AD3=βb(g)(x)dxβb(f)(x)dx=βb(fg)(x)dx.\mathcal{A}_{\mathcal{D}_3} = {\int_{\beta}^b}(-g)(x)\,\mathrm{d}x - {\int_{\beta}^b}(-f)(x)\,\mathrm{d}x = {\int_{\beta}^b}(f-g)(x)\,\mathrm{d}x.

On conclut en utilisant la relation de Chasles, puisque l'aire totale est la somme des aires des trois domaines.

Méthode [Calculer une aire entre deux courbes]

  1. Commencer par étudier sur II les positions relatives des courbes Cf\mathcal{C}_f et Cg\mathcal{C}_g puis décomposer l'intervalle II en sous-intervalles sur lesquels fgf-g garde un signe constant.

  2. Sur chaque sous intervalle, calculer, selon les cas, l'intégrale de fgf-g ou de gfg-f.

Exercice:

Soient f:xx24f : x \mapsto x^2-4 et g:x(x+2)(x2)(x+1)g : x \mapsto (x+2)(x-2)(x+1) définies sur R\mathbb{R}.

Déterminer l'aire, en u.a., du domaine compris entre les courbes Cf\mathcal{C}_f et Cg\mathcal{C}_g, sur l'intervalle [2;2][-2\,;2].

Correction

  1. On calcule la différence f(x)g(x)=x24(x+2)(x2)(x+1)f(x)-g(x) = x^2-4 - (x+2)(x-2)(x+1) et en factorisant, on a :

f(x)g(x)=(x24)(1x1)=x(x24)f(x) - g(x) = (x^2-4)(1-x-1) = -x(x^2-4).

On en déduit le tableau de signes suivant :

Image

On décompose donc l'intervalle I=[2;2]I=[-2\,;2] en deux sous-intervalles I1=[2;0]I_1 = [-2\,;0] et I2=[0;2]I_2 = [0\,;2] sur lesquels on intègre respectivement gfg-f et fgf-g.

Image

  1. Ainsi,

    AD=20x(x24)dx+02x(x24)dxA_D = \int_{-2}^0 x(x^2-4)\mathrm{d}x+ \int_0^2 -x(x^2-4)\mathrm{d}x

[(x24)24]02- \left[ \dfrac{(x^2-4)^2}{4} \right]_0^2

D'une part,

= 4\

D'autre part, $\left[ \dfrac{(x^2-4)^2}{4} \right]_0^2 = \dfrac{0^2}{4} - \dfrac{(-4)^2}{4} = -4$.

Ainsi, AD=8\mathcal{A}_{\mathcal{D}} = 8 u.a.

Propriété [Intégrales et inégalités]

Soient ff et gg deux fonctions continues sur un intervalle [a;b][a\,;b]. Alors :

  • Si ff est positive sur [a;b][a\,;b], alors abf(x)dx0{\int_a^b}f(x)\,\mathrm{d}x \geqslant 0.

  • Si pour tout x[a;b]x \in[a\,;b], f(x)g(x)f(x) \leqslant g(x), alors abf(x)dxabg(x)dx{\int_a^b}f(x)\,\mathrm{d}x \leqslant {\int_a^b}g(x)\,\mathrm{d}x.

Remarques

Les réciproques de chacun des points de cette propriétés sont fausses.

  • Par exemple 02(x21)dx=23{\int_0^2} (x^2-1)\,\mathrm{d}x = \dfrac{2}{3} mais pourtant, la fonction xx21x \mapsto x^2 - 1 n'est pas positive sur [0;2][0\,;2] : l'image de 0 est 1-1.

  • De même, 021dx02x2dx{\int_0^2} 1\,\mathrm{d}x \leqslant {\int_0^2} x^2\,\mathrm{d}x puisque 2832 \leqslant \dfrac{8}{3} mais la fonction $x \mapsto x^2 $ n'est pas toujours supérieure à 1 sur [0;2][0\,;2].

Méthode [Encadrer une intégrale ]

Exercice:

Soit f:xex2f : x \mapsto \text{e}^{-x^2} définie sur R\mathbb{R}.\ Pour tout réel a1a \geqslant 1, on s'intéresse à l'intégrale F(a)=1af(x)dxF(a) = {\int_1^a} f(x)\,\mathrm{d}x.

  1. Démontrer que pour tout réel x1x \geqslant 1, 0f(x)ex0 \leqslant f(x) \leqslant \text{e}^{-x}.

  2. En déduire que pour tout réel a1a \geqslant 1, 0F(a)e10 \leqslant F(a) \leqslant \text{e}^{-1}.

Correction

  1. Une exponentielle étant toujours positive, f(x)0f(x) \geqslant 0 pour tout réel xx et donc en particulier pour tout x1x \geqslant 1. De plus, si x1x \geqslant 1, alors xx2x \leqslant x^2, c'est-à-dire xx2-x \geqslant -x^2 et donc exf(x)\text{e}^{-x} \geqslant f(x) par croissance de la fonction exponentielle.

On en déduit donc que pour tout réel x1x \geqslant 1, 0f(x)ex0 \leqslant f(x) \leqslant \text{e}^{-x}.

  1. À partir de l'inégalité obtenue, on utilise (deux fois) le second point de la propriété précédente sur l'intervalle [1;a][1\,;a] et ainsi :

1a0dx1af(x)dx1aexdx0F(a)[ex]1a.\int_1^a 0\,\mathrm{d}x \leqslant \int_1^a f(x)\,\mathrm{d}x \leqslant \int_1^a \text{e}^{-x}\,\mathrm{d}x \quad \iff \quad 0 \leqslant F(a) \leqslant \left[-\text{e}^{-x} \right]_1^a.

Cette dernière quantité est égale à ea+e1e1-\text{e}^{-a}+\text{e}^{-1} \leqslant \text{e}^{-1}, ce qui démontre l'inégalité voulue.

Définition [Valeur moyenne]

Soit ff une fonction continue sur un intervalle [a;b][a\,;b]. La valeur moyenne de ff sur [a;b][a\,;b] est le nombre μ\mu défini par :

μ=1baabf(t)dt.\mu = \dfrac{1}{b-a} \int_a^b f(t)\,\mathrm{d}t.

Remarque

Dans le cas où ff est positive et continue sur [a;b][a\,;b], la valeur moyenne de ff entre aa et bb représente la hauteur du rectangle construit sur l'intervalle [a;b][a\,;b].

L'aire du rectangle ABCDABCD est égale, en u.a., à l'aire du domaine coloré car d'après la définition :

μ(ba)=abf(t)dt.\mu(b-a) = \int_a^b f(t)\,\mathrm{d}t.

Image

Exemple

Pour connaître la valeur moyenne de tsin(t)t \mapsto \sin(t) sur [0;π][0\,;\pi], on calcule :

1π0πsin(t)dt=1π[cos(x)]0π=cos(π)+cos(0)π=2π.\dfrac{1}{\pi} \int_0^{\pi} \sin(t)\,\mathrm{d}t = \dfrac{1}{\pi} \left[- \cos(x) \right]_0^{\pi} = \dfrac{-\cos(\pi) + \cos(0)}{\pi} =\dfrac{2}{\pi}.

Remarques

  • En mathématiques, si ff est une fonction non constante, la valeur moyenne de ff sur [a;b][a\,;b] est la valeur de la fonction constante ayant la même intégrale que ff sur [a;b][a\,;b].

  • En physique, si ff est une fonction qui représente une intensité variable, la valeur moyenne de ff entre deux instants t1t_1 et t2t_2 est l'intensité du courant constant transportant la même quantité d'électricité que le courant variable entre t1t_1 et t2t_2.