# Plus grand commun diviseur
# Définition et propriétés
Définition
Soit et deux entiers relatifs non tous nuls.
L'ensemble des diviseurs communs à et admet un plus grand élément , appelé plus grand commun diviseur. On le note : PGDC.
Preuve
Existence
L'ensemble des diviseurs communs à et est un ensemble fini car c'est l'intersection de deux ensembles finis.
De plus, 1 divise et donc l'ensemble des diviseurs communs à et est non vide.
Or tout ensemble fini non vide dans admet un plus grand et unique élément, donc existe.
Exemples
.
Propriété
car 0 est multiple de tout entier.
Si divise , alors .
Pour tout entier naturel non nul, on a : .
Remarque
Les preuves de ces propriétés sont laissées à l'initiative de l'élève.
Exemples
.
.
car 30 est un multiple de 5.
.
# Nombres premiers entre eux
Définition
On dit que et sont premiers entre eux si .
Exemple
donc 15 et 8 sont premiers entre eux.
. Le nombre 1 est premier avec tout entier.
Remarque
Il ne faut pas confondre des nombres premiers entre eux et des nombres premiers. 15 et 8 ne sont pas premiers et pourtant ils sont premiers entre eux.
Par contre, deux nombres premiers distincts sont nécessairement premiers entre eux.
# Algorithme d'Euclide
Théorème
Soit et deux entiers naturels non nuls tels que ne divise pas .
La suite des divisions euclidiennes suivantes finit par s'arrêter. Le dernier reste non nul est alors le PGCD de et de .
Division de par : avec
Division de par : avec
Division de par }: avec
...
Division de par :
On a alors .
Preuve
- Montrons que .
Soit et .
divise et donc divise , donc divise et . Par conséquent .
divise et donc divise , donc divise et . Par conséquent .
On déduit de ces deux inégalités que , d'où .
- La suite des restes : , , , ..., est une suite strictement décroissante dans car :
.
D'après le principe de descente infinie, il existe alors tel que .
- De proche en proche, on en déduit que :
Or divise , donc .
- Conclusion : . Le dernier reste non nul est le .
Méthode [Calculer le PGCD de deux nombres]
Exercice:
Calculer .
Correction
On effectue les divisions euclidiennes suivantes :
4539&=1958\times2+623\\ 1958&=623\times3+89\\ 623&=89\times7 \end{aligned}
Conclusion : .
Remarque
Le petit nombre d'étapes de cet exemple montre la performance de cet algorithme à comparer avec la décomposition en facteurs premiers .
# Théorème de Bézout
# Identité de Bézout
Propriété
Soit et deux entiers non nuls et .
Il existe alors un couple d'entiers relatifs telle que : .
Preuve
Soit l'ensemble formé par les entiers naturels strictement positifs de la forme où et sont des entiers relatifs.
est une partie de non vide : on vérifie facilement que .
D'après le principe du bon ordre, admet donc un plus petit élément tel que .
divise et donc divise et donc .
Montrons que divise .
Divisons par , on a alors avec .
On isole le reste et on remplace par :
Si $r\neq0$ alors $r\in G$, or $r<d$ et $d$ est le plus petit élément de $G$, cela est contradictoire. Donc $r=0$ par conséquent $d$ divise $a$. - En faisant le même raisonnement, on montre que $d$ divise aussi $b$. $d$ divise $a$ et $b$, donc $d\leq D$. - Conclusion : $D\leq d$ et $d\leq D$ donc $D=d$.
Remarque
Conséquence: Tout diviseur commun à et divise leur .
# Théorème de Bézout
Théorème
Deux entiers relatifs et sont premiers entre eux si, et seulement si, il existe deux entiers relatifs et tels que :
Remarque
Conséquence: Si , alors et avec
Remarque
La preuve du théorème de Bézout et de sa conséquence fait l'objet de l'exercice21p.39.
Méthode [Montrer que deux nombres sont premiers entre eux]
Exercice:
Montrer que et sont premiers entre eux, .
Correction
Il faut prouver qu'il existe des coefficients et tels que .
, il existe et tels que .
Les entiers et sont donc premiers entre eux.
Méthode Déterminer un couple (u;v) tel que au+bv=1
Exercice:
Montrer que 59 et 27 sont premiers entre eux, puis déterminer un couple d'entiers relatifs tel que : .
Correction
Pour montrer que 59 et 27 sont premiers entre eux, on effectue l'algorithme d'Euclide.
Le dernier reste est 1. Donc et 59 et 27 sont premiers entre eux. Pour déterminer un couple , on remonte l'algorithme d'Euclide :
de (3) on obtient :
On multiplie l'égalité (2) par 2
On multiplie l'égalité (1) par 11 2
On a donc :
# Corollaire de Bézout
Propriété
L'équation admet des solutions entières si, et seulement si, est un multiple du .
Preuve
- Dans le sens direct : Supposons que l’équation admette une solution .
Soit alors, comme divise et , il divise .
divise donc . 2222
- Réciproquement : Soit un multiple de .
Donc il existe un entier relatif tel que : .
De l'égalité de Bézout, il existe deux entiers relatifs et tels que : .
En multipliant par , on obtient : .
Donc il existe et tels que .
Exemple
- L'équation admet des solutions car et 2 est multiple de 1.
En effet, si et , on a : .
- L'équation n'admet pas de solution car et 2 n'est pas multiple de 3.
# Le théorème de Gauss et son corollaire
# Théorème de Gauss
Théorème
Soit , et trois entiers relatifs non nuls.
Si divise le produit et si et sont premiers entre eux, alors divise .
Preuve
Si divise le produit , alors il existe un entier tel que : .
Si et sont premiers entre eux, d'après le théorème de Bézout, il existe deux entiers et tels que : .
En multipliant par , on a :
acu+bcv&=c \qquad \text{or $bc=ka$, donc :}\\ acu+kav&=c\\ a(cu+kv)&=c \end{aligned}
Donc divise .
Exemple
Pour trouver les solutions dans de l'équation , on sait que :
5 divise . Or , donc, d'après le théorème de Gauss, 5 divise .
On a donc : .
En remplaçant dans l'équation, on a :
Les solutions sont donc de la forme : $\left\{\begin{aligned} x&=7k+1\\ y&=5k\end{aligned}\right., k\in\Z.$ Réciproquement, ces solutions vérifient effectivement l’équation.
# Corollaire de Gauss
Propriété
Si et divisent et si et sont premiers entre eux, alors divise .
Preuve
Si et divisent , alors il existe deux entiers relatifs et tels que :
divise , or donc, d'après le théorème de Gauss, divise donc : .
Donc divise .
Exemple
Si 5 et 12 divisent , comme 5 et 12 sont premiers entre eux, divise .
# Equation diophantienne ax + by = c
# Définition et existence
Définition
Une équation diophantienne est une équation à coefficients entiers dont on cherche les solutions entières. Soit , et trois entiers relatifs, les équations diophantiennes du premier degré sont du type : .
Remarque
Diophante d'Alexandrie est un mathématicien grec du III\ieme siècle de notre ère.
Propriété
Une équation diophantienne du premier degré, de la forme , où , et sont des entiers relatifs, admet des solutions si, et seulement si, est un multiple du .
Preuve
Cela découle directement du corollaire du théorème de Bézout.
Exemple
L'équation admet des solutions car .
# Résolution
Méthode [Résoudre une équation du type ax + by = c]
On cherche une solution particulière à l'équation.
On recherche ensuite l'ensemble des solutions en soustrayant termes à termes l'équation et l'égalité de la solution particulière.
On applique le théorème de Gauss, puis l'on vérifie que les solutions trouvées vérifient bien l'équation.
Exercice:
Déterminer l'ensemble des solutions de l'équation (E) .
Correction
On cherche une solution particulière de (E). Ici, il existe une solution évidente : le couple (2;1), car .
On recherche ensuite la solution générale de (E). On a : .
Par soustraction termes à termes des deux égalités, on obtient :
33 divise . Or , donc d'après le théorème de Gauss, 33 divise . On a donc : . En remplaçant dans (E'), on trouve .
Les solutions de (E) sont de la forme :
Ces solutions vérifient effectivement l’équation.
Exercice:
Déterminer l'ensemble des solutions de l'équation (E) .
Correction
L'équation (E) admet des solutions car 15 et 8 sont premiers entre eux.
On cherche une solution particulière à l'équation (E) : .
est solution évidente à (E) car : .
En multipliant par 5, on trouve alors une solution particulière à (E). Le couple est solution de (E).
On recherche ensuite la solution générale de (E). On a :
Par soustraction termes à termes des deux égalités on obtient :
8 divise . Or , donc d'après le théorème de Gauss, 8 divise .
On a donc : .
En remplaçant dans l'équation (E), on trouve .
Les solutions de (E) sont de la forme : .
Ces solutions vérifient effectivement l’équation.